Domination néolithique

31/03/2012

Par BÉATRICE VALLAEYS

Certaines expressions sont jugées si démodées qu’on hésite à les employer par peur du ridicule. Osez, par exemple, parler de lutte des classes, d’exploitation de l’homme par l’homme, osez dire que les prolétaires n’ont pas de pays. Bref, citez Marx et vous passerez illico pour un «conservateur», au pire sens du terme dans les rangs de la gauche, celui du ringard gauchisto-communiste borné. Heureusement, des scientifiques font des découvertes inouïes qui, d’un seul coup, redonnent à ces «formules» un air de jeunesse. Ainsi, grâce à des archéologues obstinés, on apprend que la lutte des classes existait déjà à la préhistoire, que les hommes du néolithique avaient pris goût aux rapports de domination avec leur arrogance de signes extérieurs de richesse, aujourd’hui qualifiés de bling-bling. Cet or-là, apparu en fouillant le sol, n’a pas de prix. Il a une valeur inestimable, car il est révolutionnaire. Apporter la confirmation qu’au début de l’humanité les hommes ne naissaient ni ne mouraient égaux, contrairement à ce que nos Constitutions s’évertuent à asséner, est une révélation aussi énorme que celle de Galilée démontrant que la Terre tourne autour du Soleil et non l’inverse. Reste un mystère : pourquoi les hommes n’ont-ils jamais cessé d’entretenir des relations dominants-dominés ? Or, c’est bien la réponse qui est déterminante, car elle expliquerait comment les uns et les autres se trouvent dans tel ou tel camp.

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«Archéologie. L’histoire de France est celle des brassages»

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