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Attaque de buses
jeudi 24 mai 2012
Un homme de 44 ans a été blessé à la tête sur un chemin de randonnée au Sel-de-Bretagne, au sud de Rennes. Les rapaces ont planté leurs serres dans le cuir chevelu.
Jeudi matin, un habitant de Pancé, au sud de Rennes, fait son jogging sur un chemin de randonnée dans la commune voisine du Sel-de-Bretagne. Soudain, il reçoit un coup sur la tête. « J'ai eu l'impression de prendre une grosse branche sur le crâne, raconte le jogger. En me relevant, j'ai vu un oiseau de grande taille qui s'envolait. »
En passant la main dans les cheveux, il se rend compte qu'il saigne. Le rapace lui a planté ses serres dans le cuir chevelu. « Puis, une autre buse a foncé sur moi, poursuit le coureur. J'ai réussi à l'éviter en sautant dans un fossé. Puis, j'ai continué mon footing. Les deux oiseaux m'ont suivi pendant un kilomètre dans les airs. Puis, ils ont disparu. » Le médecin a ensuite constaté quatre blessures sur le crâne, provoquées par les serres.
« Il y a des nids partout »
La mairie et des sociétés de chasse ont aussi été prévenues de l'incident. « Si c'était arrivé à un enfant, les blessures auraient pu être plus graves », avise le jogger.
La buse attaque l'homme. Elle est le rapace le plus répandu dans nos régions avec le faucon crécerelle. Les agressions sont rares. Elles ont lieu particulièrement à cette époque de l'année quand les petits commencent à sortir du nid. Au Sel-de-Bretagne, jeudi, le couple de buses a peut-être senti sa progéniture menacée. C'est pourquoi elles n'ont pas hésité à foncer sur le jogger.
Dans la région du Sel, les buses règnent dans les airs. On les voit tournoyer de leur vol planant au-dessus des prairies et des bois. « Il y a des nids partout, témoigne un chasseur qui observe la faune locale depuis longtemps. Je pense qu'on n'en a jamais eu autant. C'est une espèce protégée. On ne peut pas les tuer. »
« Pas de prolifération »
Les chasseurs sont persuadés « qu'ils ont un impact sur les lapins, les faisans et sur d'autres espèces. Il faut bien qu'elles se nourrissent. »
Raphaël Gamand, auteur d'un chapitre sur la buse dans l'Atlas des oiseaux nicheurs en Bretagne, explique que « ces rapaces ne peuvent pas proliférer. Ce sont des oiseaux territoriaux. » Les effectifs ont certes augmenté depuis leur protection en 1975, mais pas de manière à pulluler.
« Les buses nichent en forêt dans des endroits tranquilles. Normalement, elles cohabitent avec les hommes, poursuit Raphaël Gamand. Mais on rencontre parfois des couples déviants. C'est le cas au Sel. Ils ont leur nid près d'un chemin et deviennent agressifs lors de la période de reproduction, de mai à juillet. Il faut simplement le signaler aux promeneurs. »
Serge LE LUYER.
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