Arbres en Haïti

Article du Nouvelliste du 08/09/2009

Cliquer sur le logo pour accéder au texte original 

Le déboisement, un frein au développement durable

Mauvaise exploitation du sol, sécheresse, désertification et disparition d'espèces végétales et animales, etc., voici l'impact de la déforestation à outrance de nos reliefs à travers tout le pays. Alors que les paysans, en l'absence d'alternative, continuent à déboiser les mornes pour produire des planches et du charbon de bois, seule garantie d'une rentrée de revenus. Cette situation contribue à faire craindre le pire pour l'avenir de notre écosystème.

Haïti: Mauris Kila, professionnel en pâtisserie, se désole du fait que la coupe des arbres met en péril notre environnement. Or, il a besoin des tonnes de morceaux de bois pour alimenter la boulangerie de son patron située au poste Marchand, tout comme d'autres boulangeries et blanchisseries dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince et ses environs.

Pour les blanchisseurs et les pâtissiers, les piles de bois sont de plus en plus rares et très coûteuses. D'une part, ils ont expliqué cette rareté par le nombre de personnes qui produisent du charbon de bois qui est d'ailleurs utilisé comme principale source d'énergie dans la grande majorité des foyers en Haïti. Et, d'autre part, le passage des ouragans, ces dix dernières années, a abattu un nombre incalculable d'arbres.

Mauris Kila a fait savoir qu'il est obligé d'acheter des morceaux de bois en gros et en détail. « J'achète des troncs d'arbres entre 400 et 700 gourdes la pile », a-t-il dit, précisant que les vendeurs s'alimentent en bois venant de certaines communes de l'Ouest et des autres départements géographiques du pays.

Il en a profité pour souligner à l'intention des instances concernées, que les boulangeries à four électrique seraient le mieux à envisager, si l'on veut freiner la détérioration de l'environnement. Puis il a suggéré qu'il faudrait une entente entre l'État haïtien et les responsables de boulangeries et de blanchisseries.

Le ministère de l'Environnement a prévu, dans le cadre du DSNCRP, un fonds de 3 milliards 600 millions de gourdes en vue d'accorder des crédits aux propriétaires de blanchisseries et de boulangeries pour qu'ils fassent l'acquisition de matériels modernes.

Le déboisement et ses conséquences

« Le déboisement à outrance entraîne assez souvent l'érosion des sols et l'exode rural », a rappelé l'Ingénieur géologue Généa Samuel, qui indique que ces facteurs déterminants des risques et des désastres menacent directement les moyens de production et le cadre de vie de la population.

D'un autre côté, il a expliqué que l'épaisseur actuelle du sol haïtien est estimée à environ 5 centimètres, selon des études réalisées par des experts, en octobre 2007, dans le département du Sud-Est et approuvées par l'agronome Jean Ked Neptune, un cadre du ministère de l'Environnement (MDE). En outre, il a mentionné qu'en Haïti, les flancs des mornes sont constitués d'argile, ce qui explique les déséquilibres écologiques de plus en plus fréquents.

Par ailleurs, il a affirmé que nos édifices ne correspondent pas aux normes de construction nationales en matière sismique. De plus, a-t-il dit, on construit dans la zone métropolitaine de manière anarchique et on exploite abusivement le sol à travers tout le pays.

« Port-au-Prince remplit toutes les conditions pour subir un séisme d'une magnitude de 7,9 sur l'échelle de Richter », a-t-il prévenu, s'appuyant sur des données scientifiques publiées par des experts.

Jean Laurent Pierre Bernadin
bernyjl11@yahoo.fr
Panos Caraïbes

D'où la proposition de financer des fours solaires pour pallier à la consommation de charbon de bois.

  Mais, nous ne pouvons pas décider à leur place comment cuisiner ou vivre.......