Haïti 2

Statuette Taïnos, 2003 © Barbara Mai

Ayiti, terre des hautes montagnes ou terre dans la mer, nom Taïnos, amérindiens Arawaks peuplant l'île jusqu'au XVè siècle.

1492: Christophe Colomb débarque sur l'île pour la première fois.

1494: Les frères Colomb financés par la cour d'Espagne s'installent sur l'île rebaptisée Hispaniola. Les espagnols exploitent l'île et sa population pour l'industrie minère, l'or, la culture de canne à sucre.

Les amérindiens refusent de travailler. Ils sont massacrés ou réduits en esclavage. La population indigène est décimée en quelques décennies par la paupérisation de leur mode de vie, les maladies infectieuses venues d'Europe, les mauvais traitements, la dénutrition.

1517:  Charles Quint autorise la traite des esclaves déportés d'Afrique.

La partie ouest d’Hispaniola dépourvue de minerai est abandonée par les colons espagnols. Des boucaniers français s'y installent.

1665: La France leur envoie un gouverneur.

1685: le code noir, ensemble de textes réglant la vie des esclaves noirs dans les îles françaises est promulgué après la mort de son auteur, Jean-Baptiste Colbert. La colonie connait un essor économique.

1697: les espagnols renonce à contester la souveraineté de la France sur le tiers occidental de l'île. Le nom de l'île devient  Saint-Domingue. De nombreux colons viennent de France.

Vers 1790: Saint-Domingue est la colonie française la plus riche de toute l'Amérique grâce aux industries sucrière et de l’indigo, l'acitivité des esclaves.  Le nombre d'esclaves noirs présents sur l'île serait dix fois supérieur à celui des blancs.

1789: révolte des esclaves

1793: abolition de l'esclavage par les commissaires civils Sonthonax et Polverel, décision avalisée et généralisée à l'ensemble des colonies françaises par la Convention six mois plus tard.

1er janvier 1804: proclamation de l'indépendance, double bataille remportée par d'anciens esclaves sur les troupes de Napoléon Bonaparte. Le nom de Haïti est donné au pays.

Haïti est le premier pays au monde issu de l'abolition de l'esclavage.

Le 17 avril 1825, le roi Charles X concède  l’indépendance pleine et entière à l’ex-colonie française, moyennant une somme de 150 millions de francs-or, réduite ensuite à 90 millions.

(Information que j'ai apprise en 2003 par Bob Bovano et non dans mes manuels scolaires).

Le 7 avril 2003, le président Jean-Bertrand Aristide a réclamé officiellement à la France près de 21,7 milliards de dollars en « restitution et réparation » de la dette.

(Source: Wikipédia)

Je me demande....?
Haïti est un pays endetté depuis 1825?
Haïti a acheté à la France son indépendance.
Haïti est un pays aujourd'hui endetté pour avoir acheté son indépendance?
Haïti est un des pays les plus pauvres de la planète.
La France est un des pays les plus riches de la planète grâce à l'exploitation des ressources des anciennes colonies.
Est-ce que la France doit rembourser à Haïti l'achat de son indépendance pour se dépaupériser?
 

Comments

[Tragor]

Oui, la situation était différente d'avec celle des Etats-Unis qui disposaient déjà d'un état structuré et de tout ce qui allait faire sa réussite.
Le problème, selon moi, d'Haïti, est que ses nouveaux maitres ont du, pour continuer l'exploitation (sucrière notamment), prolonger une gestion assez brutale du "personnel", ce qui n'a pas tenu.
L'indépendance s'est jouée sur la question de l'esclavage et on se souvient que Napoléon l'avait rétabli dans les Antilles, non par racisme, mais du fait des difficultés économiques considérables
que ces colonies rencontraient du fait de l'abolition.

Ensuite, toutes les colonies européennes ont rencontrées le problème de l'héritage d'institutions, d'organisations taillées par et pour les colons et souvent en faible adéquation avec les
paradigmes et mode de pensé des "locaux".

Enfin, la culture sucrière n'a fait la fortune des caraïbes que pensant une période limitée. La pépite n'est plus.

Le destin de ce morceau de terre est décidément tragique. Souhaitons, en effet qu'ils aient mangé leur pain noir.

[Barbara Mai]

Un p'tit bébé a été retrouvé après tout ce temps!

[Tragor]

Je ne sais pas si Haïti a lourdement subie la dette due à la France. Mais les Etats-Unis ont dépensés une somme similaire pour la Louisiane et cela ne les a pas ruinés, bien au contraire.
Haïti était une pétite pour l'économie française du 19ème (bien plus que la Louisiane). Pourquoi Haïti n'est pas devenue une pétite pour... Haïti ?
L'instabilité politique et la mégalomanie des dirigeants sucessifs de ce petit état sont certainement une piste sérieuse pour expliquer cela.
Autre chose, Aristide réclame 21 milliards de dollars, soit 15 fois plus que la dette réelle de son pays.
Pour conclure, bien que la France ai fait payé un prix exorbitant à Haïti, en vie et en argent, ces gesticulation sur la dette de Charles X sont un bon moyen de détourner l'attention de
l'incapacité des dirigeants haïtiens de faire leur travail.

[Barbara Mai]

Question pour ma part judicieuse: pourquoi Haïti n'est-elle pas devenue une pépite pour Haïti?
Pourquoi sur un même territoire, il existe deux pays, deux développements différents?
L'exercice du pouvoir, on le retrouve partout à des degrés divers. Je ne comprends pas.
Je me demande toutefois si démarrer dans la vie avec une dette, n'est pas une spirale dont il est difficile de s'extraire.
Merci de cet apport.
Bonne journée.
En espérant que cette catastrophe permette au peuple haïtien de reconstruire autrement.

[Lilibeth]

y a du pétrole ?
si tu as la réponse à cette question, tu as la réponse à toutes tes questions ...

[Barbara Mai]

Je crois même qu'il n'y a pas grand chose. Déjà à l'époque de la colonisation, les espagnols ont abandonnés aux pirates français cette parie de l'île car elle n'avait pas grand chose à offrir.
J'aime Bob Bovano car il pose seulement des questions. Est-ce à nous descendants de rembouser cette dette? Lui dit que non. Nous ne sommes pas responsables des erreurs des ancêtres.
Et, hier soir, j'ai entendu un joueur de foot dire qu'il fallait se souvenir qu'à l'époque de l'esclavage, le servage était pratiqué en France.