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".... ce n'est pas là que réside le secret de sa réussite mondiale. Cette réussite, elle est d'abord due, me semble-t-il, à sa thématique de fond. Car que met-il en scène sinon la collision et l'affrontement sans appel entre des "vertus" patriarcales et "viriles" les plus traditionnelles (le culte de la force, l'exploitation des plus faibles, l'écrasement du féminin et l'épuisement de la Terre-Mère, quels qu’en soient les résultats – bref une logique binaire qui se traduit par « eux ou nous », et en l’occurrence « elles ou nous ») – et un monde d’harmonie, construite et revendiquée, de communion aux forces vitales de la nature, en un mot : un monde négocié sous l’esprit du féminin et largement structuré selon les lois de l’Eros ?...
…D’ailleurs est-ce pour rien que la planète qui nous est présentée a pour nom Pandora, comme la première femme dans la vieille mythologie grecque, et que les emprunts aux légendaires Indiens, Celtes ou encore plus anciens se retrouvent ici légion ? (Il suffit de penser au thème de l’Arbre du monde, par exemple, qui renvoie tout autant à l’Axis mundis des chamans qu’à la théologie mystique d’un Ibn ‘Arabî. Un arbre du monde à la valence féminine : toute la mythologie de la faute d’Ève s’y trouve renversée, et notre culture prise à rebrousse-poil !)… »
Par Michel Cazenave, écrivain
Extrait de Nouvelles Clés n°66 – juin, juillet, août 2010